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11 juin 2010 : Grande salle de concert de la Haute Ecole des Arts de Berne, Récital de Master of Arts in Music Performance, Musique française et suisse romande du XXe siècle, Lucas Francey, trombone (posté le 12/06/2010 à 09:28)

Il est, en ce premier jour de la Coupe du Monde, un seul Francey qui gagne... Haut la main... Mon petit frère passe son examen final. Concert chaleureux (dans toutes les acceptations du terme), que l'on suit un peu avec les chocottes, sachant que derrière nous, un jury cruel (mais plus pro, mille fois plus, que celui de la Nouvelle Star) est prêt à débusquer la moindre scorie. Mais, disons-le, Lucas a scoré (plus que d'autres Français le même soir). Tour à tour virtuose techniquement et tendre, il épate, le petit... Musique difficile, rythmiquement tordue, ou ballade, tout passe. Bien sûr, quelques petits trucs, que la tension repère ou invente parce que c'est un examen, mais au final une réussite, un apéro mérité et le sentiment d'avoir la chance d'avoir un petit génie (j'adore parler de Lucas en utilisant l'adjectif "petit") dans la famille. Bravo !

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4 juin 2010 : Eglise Saint-François, Lausanne, Vêpres de Sergeï Rachmaninov par le Choeur Pro Arte de Lausanne, le Collegium musicum Luzern et le Choeur de Chambre de l'Université de Fribourg (dir. Pascal Mayer) (posté le 05/06/2010 à 19:08)

Troisième et dernière chronique sur Rachmaninov. Concert plus réussi qu'à Lucerne, mais sentiment mitigé. Une musique sublime, peut-être trop. Ampleur et longueur, lenteur et profondeur, il faut tenir, une heure et demie a capella, la langue russe qui accroche, la partition qui cache le chef, la voix qui s'épuise, la chaleur qui assèche. Sans doute aurait-il fallu passer beaucoup plus de temps sur cette musique, sans doute aurait-il fallu l'apprivoiser, mais voilà, c'est passé. On passe à autre chose. Peut-être y reviendra-t-on... On ne s'improvise pas slave.

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30 mai 2010 : Eglise des Jésuites, Lucerne, Vêpres de Sergeï Rachmaninov par le Choeur Pro Arte de Lausanne, le Collegium musicum Luzern et le Choeur de Chambre de l'Université de Fribourg (dir. Pascal Mayer) (posté le 01/06/2010 à 09:14)

Deuxième version. Stressante. Répétition jusqu'à cinq minutes avant le concert. Trop. Plus hésitant qu'à Payerne? En général sans doute oui. Pour moi non. Je suis plus à l'aise. Je commence à surnager, à me sentir bien dans cette mer sonore, lente et aérée, si difficile à apprivoiser pour un Occidental. Lenteur et ferveur, tout est là : trouver la paix intérieur qui permet de chanter avec l'âme. Le problème, c'est que c'est en russe, et qu'il faut parfois s'accrocher à la partition, laisser le chef gesticuler. Quelle joie quand vient "Bogoroditse Devo" et quelle chance de savoir ce petit bijou par coeur ! Dans l'idéal (mais l'idéal est bien loin), il faudrait tout chanter par coeur, pour pouvoir chanter par âme.

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22-23 mai 2010 : Grangioso, giron des musiques broyardes, Granges-Marnand (posté le 24/05/2010 à 12:03)

Nous nous en tiendrons à l'aspect artistique. Le reste... Prestation de la Concorde agréable gâchée par des critiques assassines et injustes. Quand on sort d'un concert, on ne devrait pas en parler... Musique sous la cantine (musique?). Cortège (remarquez mon sens de l'ellypse) dans la plus pure tradition, des enfants déguisés de manière mignonne, des fanfares plus ou moins au pas, le soleil qui tape (et qui tape encore, le traître...), des vaches et des moutons, Gérard Rosset, porte-drapeau heureux, 84 ans, qui salue la foule, une harmonie tessinoise bourrée de clarinettes. Lucas fier devant des musiciens qui le suivent. Une fanfare jurassienne qui met le feu à la cantine avant le bal final. Mais le soleil a trop frappé. L'an prochain, j'aurai un chapeau.

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8 mai 2010 : Stand du Casino de Payerne, Concert des Senteurs de charmes (lors du souper de soutien à Chorège) (posté le 09/05/2010 à 15:49)

Quand la sono foire, tout foire... Heureusement, le deuxième essai est le bon. Deux dames coquines nous chantent des polissonneries, un florilège de vieilles chansons charmeuses qui évoquent l'amour sous ses formes les plus concrètes... Un clin d'oeil à peine lubrique et un rire complice... Le petit potier qui peut pas, les amants de trente ans, trop sûrs d'eux, les poitrine mandarines pas assez généreuses, les amours interdites ou interlopes, les séductions passagères ou fatales, tout le champ de la gauloiserie amoureuse est exploré avec talent, malice et humour. Et même les hommes de Chorège y mettent du leur, allant jusqu'à sortir leur porte-monnaie... Bon moment de détente entre deux bouteilles de pinot noir (non, monsieur, désolé, il n'y en a plus), une raclette délicieuse et les roucoulements criards des voitures tunnées qui - et c'est mille fois bien fait - se téléscopent.

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2 mai 2010 : Abbatiale de Payerne, Magnificat d'Arvo Pärt et Vêpres de Sergeï Rachmaninov par le Choeur Pro Arte de Lausanne, le Collegium musicum Luzern et le Choeur de Chambre de l'Université de Fribourg (dir. Pascal Mayer) (posté le 02/05/2010 à 21:18)

Il est des concerts qui épuisent. Je suis vidé. Certes la prononciation du russe n'est pas encore parfaite et certains numéros, vers la fin des Vêpres, nécessiteraient une ou deux répétitions supplémentaires, mais le concert, finalement (et Dieu si hier encore on pouvait en douter...), est une réussite. D'abord Arvo Pärt : la simplicité n'est qu'apparente, et la moindre imprécision se paie cash tant la pièce est suspendue à la justesse d'une intonation qui devrait ne pas bouger. Puis Rachmaninov : moments de grande ferveur, surtout au début de la pièce, envolées puis calme méditatif. Petit à petit, on devient moins précis. Peut-être se lasse-t-on. Le défaut de ces Vêpres, c'est sans doute qu'elles sont trop longues. Mais il reste deux concerts pour réussir à tenir la longueur...

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17 avril 2010 : Eglise de Domdidier, Concert de l'Ensemble vocal Chorège (dir. Hugo Stern) et de la Broyarde de Granges-Marnand (dir. Lucas Francey) (posté le 18/04/2010 à 10:39)

Soirée stressante et agréable. Musique harmonieuse. Quelques bijoux : Si l'on gardait, mélopée merveilleuses des cheveux évadés, Clôture et mon coeur à l'envers (merci Hugo), Jérusalem ou Varsovie aux murailles de douleurs si poignantes, Pierres (merci Lucas). Quelques mots pêchés et dits presque sans faute : "même au delà de temps, le jour se lève" (Yves Bonnefoy), "il me semble que je mange des souvenirs" (Charles Baudelaire), "il dessine le visage du bonheur" (Jacques Prévert). Une harmonie musicale, féerique et fantastique, puis, avant de se brosser les dents (merci Georgette) la joyeuse bande musicale de Mary Poppins.

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10 avril 2010 : Le Bilboquet, Fribourg, L'épidémie de Agota Kristof (mise en scène : Leandro Cagnazzo) (posté le 11/04/2010 à 11:13)

Derrière un plastique, une ombre floue déclame des folies. Un homme égaré dépend une pendue. Il l'aime. Le problème : le village subit une épidémie de suicides. Il ne reste presque plus personne. Seuls les pompiers, qui font aussi office de psychologues, remplissent des rapports et découpent des corps. Le plastique tombe. Le décor, au fil de la pièce et des morts, se décompose. Un "convainqueur" ne parvient pas à convaincre les pendus de ne pas se rependre. Il faut ajouter qu'effectivement, il n'est pas convainquant (également dans son jeu d'acteur trop exagéré). A la fin, on découvre le complot. Il fallait détruire le village pour y construire des usines. Mais les destructeurs sont eux-mêmes détruits et ça se finit par un carnage. Mélange du tragique le plus noir et du comique le plus débridé, cette pièce étrange marque l'esprit. Sommes-nous dans un monde comme celui de la pièce, où derrière le ridicule le plus savoureux se cache le cynisme le plus cruel? Sommes-nous des vivants égarés parmi les morts? Sommes-nous menacés également par une épidémie de suicides?

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9 avril 2010 : Salle CO2, La Tour-de-Trême, Concert final du camp de l'Association Fribourgeoise des Jeunes Musiciens (soliste : Rubén Simeo; dir. Sylvie Ayer, Marilyne Musy, Christophe Lambert, Joel Allred, Fabien Gumy, Mathieu Jungo) (posté le 10/04/2010 à 13:58)

Le talent à l'état pur ! 17 ans et la technique des plus grands. Rubén Simeo, un nom à retenir. Avec lui, des jeunes du même âge, brillants aussi, pleins d'enthousiasme pour leurs instruments et leur musique. Premier assaut d'émotion, un Carnaval de Venise hallucinant (il faudrait écrire "génial" mais ce mot s'est tellement banalisé). Le public est soufflé. Moi, je retiens mes larmes. Etrangement, les solo suivants ne procurent pas la même émotion. Rubén Simeo est un grand virtuose en devenir, c'est évident, mais tout ça est trop brillant, trop "j'ai une technique époustouflante". On aurait souhaité, pour être vraiment certain du génie de l'interprète, au moins une pièce plus profonde, moins virtuose, où il aurait pu élargir sa palette. Parlons aussi de Nocturne d'un certain Lucas Francey, pièce tout en nuances, subtile, aux atmosphères étranges et évocatrices, encore la confirmation d'un talent. Et puis, dans toute soirée fanfaresque qui se respecte, il y a les tambours (généralement chiants au possible). Ici, c'est pas mal, parce qu'il y a plusieurs instruments différents et un petit gamin chou comme tout qui tape sur des cloches (j'appelle ça des cloches faute de mieux). Dernier morceau : le soliste entre. Il se met au bout du rang des trompettes et, simplement, joue avec le registre. Là voilà peut-être, la preuve de son génie.

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4 avril 2010, Casino Kursall, Interlaken, Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven par le choeur Pro Arte et l'orchestre des jeunes de l'Union Européenne (dir. Vladimir Ashkenazy) (posté le 05/04/2010 à 10:11)

Chanter le final de la Neuvième et mourir... Que demander de plus? Le rechanter, car c'est allé trop vite. Répétition avec le chef, qui bredouille un anglais russifiant qu'on ne pige pas mais dont les gestes suffisent à donner l'énergie phénoménale nécessaire pour cette oeuvre hallucinante. Le concert? Trois mouvements que l'on écoute mal assis sur une scène de trop petite. Le mal aux fesse et le chaud qui n'ôtent cependant rien au plaisir. Cette musique est si belle... et qu'il est doux de se laisser bercer par son troisième mouvement en admirant une belle alto, inconnue Simonetta de passage (sans doute son nom n'est-il même pas celui-là...) au charme au moins égal à celui de la musique de Beethoven... Mais il faut se lever. Hurler : "Freude". Alors, c'est la déferlante. Nous sommes tous frères. La joie soulève les coeurs. On chante à tue-tête jusqu'à l'ultime vague de bonheur. Les applaudissements fusent. On y était. On s'en va. Mais on reviendra, et la musique sera plus belle encore...

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