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4 mai 2015 : Geneviève de Maupeou, Alain Sanceri et Lyonel Trouillot, Dictionnaire de la rature (posté le 04/05/2015 à 13:26)

Quels sont les mots français qu'il faudrait raturer? Ce dictionnaire en propose quelques-uns, de ces mots qu'on utilise à tort, à travers et à mauvais escient, de ces mots qu'on ferait mieux de tracer, tant ils ont perdu leur sens. Bien sûr, le lecteur a ses propres têtes de Turc parmi les mots, et il se trouve surpris de ne pas y trouver "croissance", "sondages (selon les)" ou encore "bonheur (que du)". C'est que les ratures toujours sont personnelles, c'est que le langage, pour rester vivant, doit être maltraité par tous ceux qui le parlent, qu'il doit se raturer sans cesse et raturer ses propres ratures. L'entreprise (ce mot d'ailleurs mériterait quelques ratures) est nécessaire. Au lecteur (peut-être aussi à raturer) de la poursuivre. 

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11 septembre 2014 : Erik Orsenna, La grammaire est une chanson douce (posté le 11/09/2014 à 21:02)

A l'heure où il faut reprendre les terribles règles tortueuses et leur horde d'exceptions en tous genres (et nombres), à l'heure où il faut confronter des jeunes qui ont tellement mieux à faire à l'accord du participe passé des verbes pronominaux et au pluriel des noms composés, ce petit bouquin rassure. Il donne vie aux mots et à leurs mariages. Il montre que la grammaire, la redoutable grammaire (que ce mot est moche! qu'il sonne âpre, agressif, aigri!) est d'abord un jeu, une sorte de lego, de puzzle ou de rubik's cube. Former des phrases, c'est vivre. C'est se créer soi-même. C'est imaginer le monde. Bien sûr, Orsenna patauge dans la gentillesse enfantine, dans la métaphore facile et dans l'allégorie simpliste, mais il rappelle néanmoins l'essentiel : la grammaire est un outil et ce n'est qu'après avoir assimilé son geste que l'ouvrier des mots prend du plaisir à bâtir de belles phrases qui l'aideront à se construire lui-même.   

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16 août 2010 : Patrick Rambaud, La grammaire en s'amusant (posté le 17/08/2010 à 09:04)

Petite lecture de veille de rentrée pour rendre l'enseignement de la grammaire moins rébarbatif. C'est assez réussi. On ne s'embête pas. On n'est ni dans un traité de règles normatives assomantes, ni dans une théorie berrendonerienne ironique, savante et déconstructiviste. On rappelle les règles de base de la grammaire en essayant de montrer à un enfant pourquoi il est nécessaire de les connaître. On use de métaphore pour donner du concret. On utilise des exemples bien sentis, même si parfois le linguiste en moi a envie de contester certains choix, qui pourraient être analysés autrement, mais bon, le but n'est pas ici de comprendre dans la profondeur les mécanismes du langage, mais de fournir une boîte à outils qui permet d'écrire correctement. Le livre se termine par un éloge de la lecture auquel je ne peux qu'adhérer. Il manque peut-être un deuxième éloge, implicite, celui de l'écriture, de la mise en pratique de la grammaire. Pour bien écrire, il faut écrire, beaucoup écrire.

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