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4 décembre 2014 : Patrice Delbourg, Les Funambules de la ritournelle (posté le 04/12/2014 à 21:24)

Cent chanteurs pour des tonnes de mélodies à déverser dans des oreilles ravies ou écorchées, cent portraits pour titiller, amadouer, donner envie, rebuter, dégoiser ou déconcerter, ce livre se bal(l)ade sur les chemins, les autoroutes et les sentiers de la chanson française. Il s'arrête pour dénicher des bijoux, des noms qu'on s'étonne de ne pas avoir connu plus tôt, des Bernard Dimey, des Pierre Barouh, des Julos Beaucarne, des Jean-Claude Vannier, des Yvan Dautin, des Jacques Bertin, des Isabelle Mayereau, des Richard Desjardins ou des Gilbert Lafaille. Tantôt il se fait dithyrambe, (Charles Trenet en devient presque divin), tantôt il se défoule contre les insipides, les orgueilleux, les nunuches et les neuneu, les Guy Béart (son portrait est un chef-d'oeuvre de méchanceté), les Michel Berger, les Yves Simon et les Benjamin Biolay (presque aussi rétamé que le vieux Guy). Souvent, il s'amuse avec les mots, fait son Boby Lapointe ou son Claude Nougaro. Parfois, il s'énerve contre la médiocrité ambiante, les grands qui restent dans l'ombre des petits, les Henri Tachan ou les Allain Leprest qu'on cache sous la gentillesse bêta des Yves Duteil et des Gérard Lenorman, les maisons de disques qui préfèrent les refrains sans cerveau aux chansons engagées et les faux nouveaux qui recyclent du déjà-entendu. Bien sûr, il manque quelques noms. Où est Sarcloret? Où est Bernard Joyet? Mais l'essentiel est là, dans l'envie qui nous prend d'écouter des bizarreries ou des révélations et de nous laisser bercer ou décoiffer par des douceurs ou des ronces. Si tout finit par des chansons, tout est bien qui finit bien (enfin… ça dépend du chanteur, semble ajouter Patrice Delbourg). 

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3 février 2013 : Alain Poulanges, Boby Lapointe ou les mamelles du destin (posté le 03/02/2013 à 12:30)

L'humour reste le meilleur véhicule pour traverser l'existence, surtout lorsqu'elle prend, parfois, des allures de farce tragique. Boby Lapointe se pointe à point nommé. Il chansonbricole, il s'amuse des mots malaxés, et ses muses l'aiment, puis le quittent. Il boit sa folie, il calcule ses inventions loufoques, s'essaie à chanter sans sous-titres, voit filer le succès, file prendre l'eau à Pézenas mais prend le vin sans l'eau dans ses escapades nocturnes. Toujours, il rigole, il invente, il délire, il se cache derrière les à-peu-près et les calembours, il charme et il étourdit, puis, alors que le succès semble enfin lui sourire, il fait sa plus mauvaise plaisanterie, son plus mauvais cancer. Il ne reste de lui que des pépites de mots mais sa poésie luit dans les yeux de ceux qui vendraient leur âme pour un bon mot.

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