meslectures

Tout est prétexte à rigolade, même les numéros de page. Le chat à nouveau se délecte d'absurde et de provocation. Il pense de travers mais pas à tord. Il sort de sa bulle. Il dit des mots un peu gros. Il file un coup de patte aux bien-pensants de tous bords. Il dynamite la langue (de chat) pour se foutre de ses scléroses. On pourrait s'en lasser. Il n'en est rien, parce que les mots et le monde n'ont jamais eu autant besoin d'être raillés, d'être dévergondés, d'être persifflés, d'être pris à la légère mais par derrière. Le chat ose tout, et c'est à ça qu'on le reconnaît.

Ce qui enchante dans le nouvel Astérix, c'est qu'il retrouve l'esprit des anciens. Cet Astérix chez les Pictes s'inscrit dans la grande lignée des "chez les", bourrée de clichées (le monstre du Loch Ness, assimilé à une loutre, la guerre des clans et des tartans, le lancer de troncs, la cornemuse et bien sûr l'eau de malt), de remarques naïves d'un Obélix qui oublie juste la réplique "Ils sont fous, ces Pictes" et de confrontation ludique des traditions. Ajoutons quelques bagarres où l'on se dit "Môssieur", des Romains assommés, des noms de derrière les fagots comme Mac Oloch, Mac Abbeh ou Ouiskix, un banquet pour fêter le grand retour, et obtient ce qui a fait le succès des aventures d'Astérix, ce voyage dans le temps et dans l'espace en compagnie de héros dont on se sent terriblement proche.