meslectures

          | Ma musique

Ecrire sur et à partir de la musique a-t-il un sens? Souvent, il semble que la musique se suffit à elle-même, mais je ne peux m'empêcher de lui donner des mots, de la décrire ou de l'interpréter, de me souvenir des cadeaux qu'elle m'a offerts, des émotions qu'elle m'a procurées et du silence qui s'est brisé grâce à elle. 

J'écrirai donc, au hasard de mes musiques, ce qu'elles m'inspirent. 

Soldat Louis, Savannah (posté le 29/04/2015 à 15:47)

Soldat Louis, c'est de la mythologie : corsaires et rhum qui coulent à flot, solitude du marin ballotté entre les vagues, une fille (plusieurs!) dans chaque port, bagarres sanguinaires à coups de canifs, naufrages au fond des bars, départ vers l'aventure sans cesse recommencée, on a tous rêvé d'être un jour le capitaine Achab ou Crochet, de chasser le cachalot et la morue d'escale, de piller des galions espagnols bourrés d'écus d'or et de tirer à la courte paille qui sera bouffé par les requins ou pendu au gibet de Savannah.

L'air marin, pour de vrai, n'a rien de vivifiant. En Méditerranée, trop souvent, il pue la mort. 

Commentaires

Oscar Peterson, As long as I live (posté le 23/04/2015 à 20:53)

Les touches du piano sont des papillons qui se coccinellent. Les menues pattelettes du pianiste délicat picotent des guiliguilis d'extase sur les lucioles qui clignotent. Au loin, on balaie le ciel à coup de petits points bariolés. Oups, déjà tout s'envole. On s'était cru léger. 

Commentaires

Julos Beaucarne, Eve (posté le 23/04/2015 à 20:41)

"Eve, c'est une femme qui s'est contentée du premier venu." 

La seule. 

Commentaires

Charles Trenet, Frédérica (posté le 22/04/2015 à 16:16)

Il ne peut pas s'en empêcher! Alors qu'on se laissait benoîtement bercer par un air amoureux un peu niais, qu'on faisait semblant de s'attendrir à l'évocation de la bêtise des poètes éconduits et qu'on s'apprêtait à s'emmerder à cent sous l'heure, voilà que Charlie (je suis Charlie Trenet), contre toute attente, se met à caqueter comme une poule zazou qui se prend pour un rossignol et à swinguer sa timidité trop longtemps emprisonnée. Et voilà que moi aussi, je ne peux pas m'empêcher de prendre mon pied dans mon oreille rigolarde et d'accompagner le fou chantant dans son délire. 

Commentaires

Michael Giacchino, Bande originale du film "Ratatouille", par l'orchestre philharmonique de la ville de Prague, sous la direction de Ric Raine (posté le 17/04/2015 à 19:12)

Allez! Encore un peu de sel pour la jolie mélodie, une pincée de poivre pour la joie du réveil, une louche de farine pour lier le tout en une danse culinaire succulente qui aura le goût de l'enfance retrouvée, la saveur de la soupe aux choux, celle des beignets aux pommes et des croutes au fromage chez marraine, celle des pommes de terre et des croquets chez grand-maman, celle du gâteau au vin cuit chez tante Christiane et celle du papet aux fraises et des croutes dorées chez maman. 

La musique et la cuisine sont soeurs. Toutes deux se dégustent à petites cuillerées ou à grandes platalées. Elles donnent du plaisir sans chichi et se déguisent de mille nuances pour mieux nous enivrer. Après Ratatouille, au concert annuel de la Concorde, il y a parfois dégustation de choux de Bruxelles froids. 

Commentaires

Edith Piaf, Marie la Française (posté le 17/04/2015 à 09:46)

Dans la voix d'Edith Piaf coule la Seine. Et ses amours ont de la peine : son heure a sonné, sous un pont de chemin de fer à l'autre bout du monde. Pavés de Paname, souvenirs d'accordéon, clocher de Notre-Dame qui sonne le glas, la mélancolie des filles de mauvaise vie finit dans le ruisseau. L'espérance était trop violente. 

Commentaires

Francis Volery, Sanctus du Te Deum pour un millénaire par le choeur des quatrièmes rencontres chorales de la Broye vaudoise et fribourgeoise, Monique Volery (soprano), Liliane Mahez (alto), Fred Stachel (basse), Pascal Zweilin (orgue), Aude Favez (flûte), Patricia Gauch (hautbois) et le quintette de cuivre NEMO, sous la direction de Francis Volery (posté le 17/04/2015 à 00:02)

On a chanté un Te Deum le soir de mes vingt ans! Puis je me suis perdu dans Payerne.

Charpentier? Mozart? Il faudra patienter quelques mois.

Francis Volery? On reconnaît le bonhomme (peut-être faudrait-il séparer le mot en deux) : ça commence par s'emballer, par se passionner, par foncer tête baissée, puis ça s'attendrit au son de la flûte et ça chatouille le coeur. C'est tout Francis, ça! D'abord l'émotion, le reste suivra.

Le feu du volcan parfois se blottit dans son cratère, mais c'est pour mieux jaillir.

On croit qu'on vieillit mais on garde en soi la gloire et la fragilité de ses vingt ans.

Commentaires

Olivier Messiaen, Final de la Turangalîla Symphonie, par Yvonne Loriod, Jeanne Loriod et l'orchestre de l'Opéra Bastille, sous la direction de Myung.Whun Chung (posté le 13/04/2015 à 18:10)

La joie moderne a toujours quelque chose de grinçant. Quand la danse s'empare des corps industriels, ils gardent des restes de machine, des crissements saccadés, des agressivités rouillées, des tourbillons métalliques et des ondes martenot. Les robots humains prennent chair, s'électrisent au toucher tranchant de leurs semblables, trouvent lors de l'épuisement des batteries des accords rugueux et denses.

Une danse dense, voilà ce que la déglingue a fait de nous, dans les villes fantomatiques qui gigotent au bord du gouffre. Demain, c'est bal à Tinguely. 

Commentaires

Al Casey, Caravan (posté le 11/04/2015 à 19:29)

(extrait d'un projet en cours d'écriture)

 

Quand la première caravane passa, elle foutit le fouillis dans le beau défilé 

 

des piou-piou 

trop bien 

alignés.

 

                   Tambours 

                             dé-

-sor-                                        -don-

                    nés 

                                                               et syn-

-copés,

                             rangs          d   e   s   s   e   r   r   é   s   , 

                 é-

                                    -par-

-pil                                                                       -lés, 

            plage de sable fin, 

                                       chaleur,

                                                                 soleil, 

                    bain de minuit.

 

Les chemises, rebelles, sortirent des pantalons trop bien repassés de l'uniforme-prison; des fleurs éclatèrent aux boutonnières; des chapeaux de pailles et des lunettes à soleil multicolores chassèrent les casques et les képis. 

Les chevaux et les cheveux s'évadèrent, suivant au galop la troupe inattendue des surfeurs. Les cuivres trop pompeux se changèrent en guitares électriques, que l'on gratta et pinça, comme l'on pinça les fesses des filles, qui se laissèrent faire, femmes libérées de leurs voiles et de leurs complexes...

 

Commentaires

Les Quatre Barbus, Derrière chez nous, y'a z'un p'tit bois (posté le 10/04/2015 à 22:32)

A l'accordéon, à coup sûr, c'est Trolley, et les quatre barbus, c'est Nanoul, Sébastien, Dominique et Bibi. On n'est pas mal. Va bene cosi.

Il se passe de drôles de combines dans le petit bois derrière chez nous. Y'en a même qui se comptent les dents et qui n'en cherchent pas que dans la bouche! Le foin est si sec qu'il fait cric et crac et on se croirait dans la ruelle des bonnes manières.

Vint à passer sa mère.

La suite? La voici, en anglais : tra la la la la la la la la! 

Commentaires

Page suivante

   


Site créé gratuitement grâce à OnlineCreation.me


Tous droits réservés