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16 août 2015 : Howard P. Lovecraft, Le mythe de Cthulhu (posté le 16/08/2016 à 21:32)

Existe-t-il dans notre monde, au plus profond de ses entrailles, dans les lieux les plus déserts, des êtres inconcevables, résidus de mythes oubliés, de civilisations dégradées ou envahisseurs extraterrestres à l'intelligence supérieure? Les nouvelles de Lovecraft sèment le doute puis admettent avec effroi l'existence de puissances maléfiques. Aérolithes qui sucent toute vie autour d'eux, crabes fongoïdes qui vivent au-delà du temps et de l'espace, griffes et yeux vairons assassins au fond des tombes, animaux marins dévastateurs et objets de cultes sanguinaires, tout un monde terrible et mystérieux nous entoure sans que nous ne nous en doutions. Le lecteur bien sûr n'est pas dupe. Quoique… 

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24 décembre 2015 : Selma Lagerlöf, Des trolls et des hommes (posté le 24/12/2015 à 19:26)

Loin des inspecteurs de police dépressifs qui peuplent la triste Scandinavie des séries noires, ces charmantes nouvelles de jadis nous plongent dans la féerie des lacs mystérieux et des montagnes habitées de trolls et de brigands. On y croise des curés et des fous, des cordonniers et des vachères, des saintes et des tomtes. On y perd souvent l'esprit et on y déniche des moralités humanistes sous la terre des cimetières et derrière les tableaux des musées. Bref, ces petites histoires font du bien au lecteur amadoué. 

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10 décembre 2015 : Jim Harrison, Légendes d'automne (posté le 10/12/2015 à 20:13)

Trois courts romans ou trois longues nouvelles, des histoires d'hommes qui errent, qui cherchent un sens à leur errance, qui se cognent à la vie. Une vengeance… tente, dans la violence d'un Mexique corrompu, de venger un amour assassiné. L'homme qui abandonna son nom quitte tout, sa richesse, sa femme, sa fille, pour s'inventer un autre destin, comme celui de Tristan, le héros de Légendes d'automne, qui s'en va perdre son frère à la grande guerre puis bourlinguer autour du monde avant de retrouver son ranch et un amour lui aussi assassiné. Les hommes, chez Harrison, fuient sans cesse et reviennent parfois, quand le passé se rappelle à eux, quand la mort cogne à la porte, quand la solitude devient trop lourde. L'aventure a toujours une fin. 

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23 août 2015 : Théophile Gautier, Contes et récits fantastiques (posté le 24/08/2015 à 09:02)

Le fantastique chez Théophile Gautier se mêle à l'amour et à l'art. Un tableau devient vivant, la Pompéi antique renaît de ses cendres, des âmes amoureuses s'échangent leurs corps, un oeil porte malheur. Ces récits, richement ornés de descriptions chatoyantes, nous emmènent loin dans le temps - une nuit chez Cléopâtre ou chez Nyssia, l'épouse inviolable et sublime du roi Candaule - et dans le mystère : Clarimonde la morte revit-elle chaque nuit ailleurs que dans l'esprit d'un pauvre prêtre esseulé? Le pied de la momie acheté chez un antiquaire appartient-il vraiment à cette reine de jadis? Paul d'Aspremont a-t-il vraiment le mauvais oeil? Le lecteur se laisse troubler et séduire, tant l'écriture romantique cherche à donner à voir les limites incertaines entre la passion folle et la vie artistique. 

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8 juillet 2014 : Robert Pinget, Le Chrysanthème (posté le 09/07/2014 à 11:07)

Deux voix, deux hommes (morts? vivants? mort-vivants?) se rencontrent dans un cimetière. Il ne se disent pas grand-chose, se tiennent compagnie dans le vide, se rassurent face au grouillement des limaces-hyènes et se retrouvent vite à nouveau seuls. Il n'y avait qu'une voix, qu'un rêve, qu'une vie qui s'achève.

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28 août 2013 : Prosper Mérimée, La Vénus d'Ille, suivi de La partie de trictrac (posté le 28/08/2013 à 20:09)

Mystérieuse statue qui semble trop vivante, la Vénus d'Ille oscille entre gloses savantes de pédant provincial et inquiétude grandissante, quand elle renvoie la pierre qu'on lui a lancée, quand elle garde pour elle la bague d'une autre, quand finalement elle... Mais est-ce bien elle? L'hésitation du fantastique ne se dénoue pas. Une statue ne peut pas... Tout reste sur le fil du rasoir. Fiction? Réalité? Délire? Forces occultes? Il aurait été dommage de choisir. 

Dans La Partie de trictrac, par contre, le choix est fait. Parce qu'il a triché au jeu, un marin se meurt de honte. Il n'y a gagné que vingt-cinq napoléons. Il y a perdu sa raison de vivre. 

Mérimée laisse, dans les deux nouvelles, les événements qui doivent se produire arriver. Une force surhumaine, sous forme de statue ou de conscience, détruit un homme, qui subit son destin, ne pouvant y échapper, même si son erreur ne fut qu'un instant d'égarement, une bague glissée au mauvais doigt, de l'argent gagné mal à propos. 

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1er mars 2012 : Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques (posté le 01/03/2012 à 16:10)

Ces histoires à faire froid dans le dos, l'amante morte dans les bras du soldat, la fausse servante empoisonneuse, la marquise qui se fait putain, auraient pu fasciner. Elle l'auraient dû. Mais Barbey est trop bavard, il enrobe trop, il discute, il batoille, il décrit tout trop longuement pour ne pas ennuyer un lecteur de nouvelles habitué au vertige rapide et sans fioritures de Maupassant. Bref, le diabolique, chez Barbey devient barbant, anecdote, blabla de salon, morbide batifolage, que l'on lit avec intérêt mais sans frisson, tellement on s'est habitué au quotidien de l'horreur.

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15 avril 2011 : Robert Walser, La Promenade (posté le 15/04/2011 à 21:15)

Un homme se promène et il le raconte, c'est tout. Pas grand chose ? Tout. Tout un monde est peint, un monde d'actrices qui n'en sont pas, de tailleurs incompétents, d'hotesses mesquines qui forcent pour de faux à s'empiffrer. Walser écrit le simple bonheur de la marche, les rencontres prévues et imprévues, la nature, un noyer devant une ferme qu'il ne faut pas couper (étrange écho...), un passage à niveau qui rend le monde plus beau, des enseignes qui se lisent avec plaisir ou énervement. Mais ce qu'il décrit n'est rien, ce qui attire, c'est la manière, la patte de l'écrivain, le style poli à l'extrême, obséquieux, tantôt plaisantin, tantôt lyrique, une délicatesse spontanée qui ne se fixe nulle part, comme l'esprit du promeneur, sans cesse attiré vers ailleurs, vers plus loin, vers l'inattendu. Lecture parfaite pour un printemps, sur un banc dans la petite forêt près du collège, sur la terrasse du café des Arcades, sur mon balcon au soleil couchant. Un peu de mélancolie en guise de final : la promenade et la lecture s'achèvent.

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8 avril 2010 : Nicolas Gogol, Le Nez (posté le 09/04/2010 à 11:27)

Temps à perdre. S'installer dans un fauteuil, au TM, brouhaha, musique, conversations, et Le Nez à la main. Ce  nez découvert dans un petit pain par un barbier, honnête artisan parce qu'alcoolique (je bois une bière blanche...), qui a quitté un assesseur de collège (un major, si vous préférez) pour aller se pavaner en habit de conseiller d'Etat (de brigadier...), ne manque pas de troubler. Quoique... Les fonctionnaires et de police et le médecin à qui l'on demande de l'aide (et qui bien entendu n'en donnent pas) ne semblent pas choqués outre mesure. Le responsable des petites annonces (j'ai oublié son grade, ce qui est grave, parce que dans cette nouvelle, tout est affaire de hiérarchie sociale) refuse de publier une annonce aussi farfelue. Bref, tout le monde s'en fout. Le major (il préfère qu'on l'appelle ainsi) se dit que ce sera plus difficile avec les filles (en face de moi, d'ailleurs, une charmante blonde...) mais garde un sang-froid à toute épreuve. Il fait bien puisque son nez lui revient, comme il était parti, mystérieusement, et qu'il peut, comme si de rien n'était, reprendre sa vie de merde. Satyre sociale, déshumanisation, oui, bien sûr. Mais, au TM (c'est-à-dire ailleurs que dans une école), simple petite histoire absurde, comique, moqueuse. Le temps à perdre a été gagné.

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28 décembre 2009 : Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince (posté le 28/12/2009 à 20:22)

Où se cache le charme de ce conte de rien devenu mythe ? Un récit simple, teinté d'humour, une pincée de sagesse, sans grandes ambitions philosophiques. L'essentiel est invisible pour les yeux... Rien de bien original, une petite parabole sans doute chrétienne, des mots rassurants sur l'amitié, l'amour, la mort, le temps qui passe, les grandes personnes... Lecture de Noël, petit cadeau qu'on n'échangera pas au magasin, petit étoile enchanteresse dans la nuit d'horreur de 1943, sentiment éphémère que les grandes idées sont les plus simples et les plus banales...

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