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| Spectacles

11 février 2011 : Théâtre des Osses, Givisiez, Eyolf (Enrik Ibsen) (posté le 12/02/2011 à 18:25) |
"J'ai oublié l'enfant entre tes jambes". Ambiance gelée et bouillante, un fjord, un enfant qui se noit, des parents (le sont-ils?) qui se déchirent, une tante (pas tout à fait...) qui s'en va (on le regrette, la fille était jolie...). Les personnages sont enfermés dans leur drame. Ils s'aiment. Trop. Jalousie, remords, inceste rêvé, un livre abandonné sur la responsabilité humaine, l'appel des cimes et de la mort, les yeux ouverts, emportés par la lame de la vie. Les révélations viennent casser le mystère, qui s'accroche. La soeur n'est pas la soeur. Elle était trop jolie. L'enfant est tombé au moment où... L'épouse est jalouse de l'enfant. Regrets infinis. On est sous le choc. Puis on se dit qu'ils en font sans doute un peu trop, qu'Ibsen vient d'un temps révolu où il fallait causer sans cesse, donner du sens au vide, jusqu'à la révélation finale, le silence sur qui tout se referme, le fjord, l'enfant, la fille trop jolie, ses jambes gelées et bouillantes. | |
5 février 2011 : Nouveau Monde, Fribourg, Saïko vs soundtracks (posté le 06/02/2011 à 11:42) |
Groupes de rock indépendants qui revisitent le cinéma, monde inconnu et mystérieux, pour l'étranger que je suis au rock et au cinéma. Ecoutons naïvement : un type chante, jolie voix, sombre, glauque, puis des barbus seventies pseudo-ricains chantent a capella (retour d'un monde un peu moins nouveau) et s'exitent sur des guitares country-punk (je répète ce qu'on m'a dit...). J'aime assez. Un autre barbu (il faut être barbu pour chanter le rock) laisse sa voix se couvrir de saturation guitaresque dans une énergie rageuse qui me laisse froid. En fait, cette musique m'emmerde un peu. Le plus de son possible, n'importe quel son, aucune recherche harmonique, juste la volonté de se laisser pénétrer d'un flux entrecoupé de battements mitrailleurs. Quatre Bâlois accordent leurs guitares et les font se battre en furie tout en gardant une distance presque méprisante. C'est comme s'il se branlaient sur scène sans se rendre compte qu'il y a un public qui n'est peut-être pas prêt à les observer se palucher. Bref, cet univers demeure fuyant. Je retournerai à Mozart, à Brel, à Juliette et à l'abbé Bovet. | |
23 janvier 2011 : Aula de l'Université de Fribourg, Eugène Onéguine (musique : Piotr Ilitch Tchaikovski ; texte : Alexandre Pouchkine; dir. : Laurent Gendre) (posté le 24/01/2011 à 18:47) |
Musique agréable pour un drame amoureux, où l'on se déchire, se trahit, s'entretue, tout en chantant, en dansant, en s'amusant. La sobre mise en scène laisse aux voix la place qu'elles méritent. Eugène Onéguine s'en fout, puis le paie. Les autres brûlent, trop pour notre époque désabusée, mais assez pour le sentimentalisme ambiant. La musique se fait toute mélodie, elle pourrait lasser, mais l'on se prend au jeu. Les sons charment, comme Tatania et Olga, amoureuses chacune à sa façon (Olga tellement plus charmante, plus rieuses, moins sérieuse que la dépassée Tania, qui, dans la longue nuit de sa lettre d'amour, m'emmerde un peu...); souvent la clarinette est enjôleuse, instrument romantique par excellence, veloûté qui me rend quelque peu envieux. Le choeur porte une touche populaire à un monde d'antant et d'ailleurs, que l'on contemple avec plaisir, mais dans lequel on n'entre plus tout à fait. | |
19 décembre 2010 : Eglise de Grolley, Concert de l'Avent du Choeur de Chambre de l'Université de Fribourg (dir. Pascal Mayer) (posté le 21/12/2010 à 19:01) |
Préparation express pour un concert changeant. Tout commence à merveille, puisque Schubert en choeur d'hommes, c'est toujours génial à chanter, puis l'on balbutie un peu notre allemand et quelques notes passent légèrement à côté. Rien de bien grave... Les dames et la harpe romantisent à souhait puis se paysannent en gros ventru. Nous prenons, sans couler, deux petits bateaux, et tout se termine dans un chant des nonnes assez peu catholique et un Brautlied un peu trop sirupeux et hésitant. Tout se termine? Non, il reste à chanter, par coeur, les "indispensables"... | |
18 décembre 2010 : Temple de Payerne, concert du Kiwanis (posté le 20/12/2010 à 19:41) |
La fine fleur de la culture musicale broyarde se réunit pour la grand-messe. L'EJIB fait son passage de baguette, avant que nous ne chantions quelques petits Noël de derrière les fagots. Buxtehude est un peu décalé (surtout moi) et retombe sur ses pattes de velours et de trompettes. Bach est interrompu par des applaudissements intempestifs (la fine fleur de la culture broyarde ne sait pas qu'un concerto dure trois mouvements...). Quelques gospels tyroliens viennent faire frapper des mains à contre-temps (la fine fleur n'est peut-être aussi fine de l'oreille que de la cervelle), puis le CMC balance quelques balades bandantes (là, j'écris juste pour l'allitération, même si la fleur n'est pas très fine). Noël tzigane met le feu à la chute de ce concert très beau mais interminable. Par chance, je sors trop tard pour chanter l'horrible version protestante de Douce nuit (injustement nommée Voici Noël). Par malheur, il n'y a déjà plus de vin chaud. | |
11 décembre 2010 : Théâtre des Osses, Givisiez, Les femmes savantes (Molière) (posté le 12/12/2010 à 12:41) |
Molière par le théâtre des Osses, c'est toujours un moment de bonheur. La scène s'ouvre sur des portraits de femmes un peu plus glorieuses que les groupies de Trissotin. Une intrigue à la Molière oppose un père bon vivant, attiré par les attraits de la terre (brave Martine qui écorche grand-mère), joué avec jubilation par Roger Jendli, et une mère toute au ciel dévolue, qui veut marier sa fille à la science et à la philosophie à crète, qui éblouit les ridicules femmes (Molière est délicieusement mysogine à nos yeux...) par des vers à nuls autres pareils ("Quoi qu'on dit!"). Ajoutons une nympho vieillissante (Véronique Mermoud dans un rôle qui la libère des tragiques) et la sauce prend. L'éternelle lutte entre l'âme et le corps est gagnée, comme de bien entendu, par le corps. Tout est bien qui finit bien grâce aux grosses ficelles des conclusions moliériesques. Les comédiens chantent. Les spectateurs applaudissent. Les femmes retournent à leurs fourneaux. | |
4 décembre 2010 : Centre sportif de Cousset, concert de la Concorde de Montagny-Cousset (dir. Jacques Aeby) dans le cadre du Téléthon (posté le 05/12/2010 à 21:14) |
Déchiffrer des marches dans le brouhaha n'est pas facile. On joue (je devrais écrire "ils jouent") et quelques afficionados applaudissent timidement. La musique comme fond d'écran... A quoi bon ? A faire taire les miaulement de Lothar, sans doute... Je persiste cependant à croire que la musique mérite mieux que les cages d'ascenseur et la digestion de la choucroute... Je souffre d'écouter, en écrivant, Les feuilles mortes recouvertes par le bruit assommant du lave-vaisselle. Mission accomplie, sans passion, une bonne bière à la tonnelle est méritée. | |
28 novembre 2010 : Restaurant des Arbognes, concert de la Villanelle (dir. Fabien Renevey) et de la Concorde de Montagny-Cousset (dir. Jacques Aeby) (posté le 29/11/2010 à 20:33) |
Premier concert à la clarinette, bien incomplet. Je joue, pas si mal que ça, ce que je peux. Mais commençons par le début. Découverte de quelques pièces chorales, dont Lents sont les soupirs, texte déjà oublié que je redécouvre mis en musique avec justesse par Fabien Renevey : refrain à la Céline Dion et couplet sombre et presque aussi torturé que le poète maudit que je suis. Le programme de la Concorde est moins torturé : une marche dont je joue quelques notes quand ça n'avance plus trop, un swing qui balance, des mélopées balkaniques qui me montrent que j'ai encore une marge de progression à la clarinette, un bébé éléphant qui ne patauge pas trop et un calypso de Noël qui m'achève. Je suis vidé mais les bouteilles de rouge aussi... | |
27 novembre 2010 : Eglise de Ressudens, concert de l'Orchestre de chambre de la Broye (dir. Jérôme Faller) et de l'ensemble vocal Chorège (dir. Hugo Stern), Concerto pour violon et orchestre en mi majeur BWV 1042 de Jean-Sébastien Bach (soliste : Jérôme Faller), Cantate pour choeur et orchestre "Ihr lieben Christen, freut euch nun" de Dietrich Buxtehude, chants de Noël populaires (posté le 29/11/2010 à 20:21) |
Le concert de Noël à Ressudens a deux constances : le mauvais temps (mais la neige est-elle un mauvais temps?) et la joie sobre et intense des chants de Noël. Tout d'abord, comme hier, le violon crée une ambiance alternée de calme méditatif et de jubilation. Puis Buxtehude chante son allégresse dans d'endiablés (si l'on peut dire...) amen. Mais le concert de Ressudens, c'est avant tout les Noëls de l'abbé Bovet, indémodables, et dirigés ce soir par un Hugo omniprésent, émotionné par un dernier Noël à Ressudens avec Chorège. Tout se termine un jour, à la course. Sortez les mouchoirs et fuyez... | |
26 novembre 2010 : Temple d'Avenches, concert de l'Orchestre de chambre de la Broye (dir. Jérôme Faller) et de l'ensemble vocal Chorège (dir. Hugo Stern), Concerto pour violon et orchestre en mi majeur BWV 1042 de Jean-Sébastien Bach (soliste : Jérôme Faller), Cantate pour choeur et orchestre "Ihr lieben Christen, freut euch nun" de Dietrich Buxtehude, chants de Noël populaires (posté le 27/11/2010 à 17:16) |
Sans noeud-papillon ni cartable, à ma grande honte, j'essaie de compenser par ma voix... D'abord pourtant, c'est le violon qui sautille et qui médite. Puis la cantate chante. Je ne tremble pas pour mon premier solo classique, et la joie se fait crescendo jusqu'à l'amen final, glorieux. Ensuite, il faut trouver un moyen de présenter des chants de Noël qu'on ne présente plus, mais que l'on interprète encore avec un plaisir non dissimulé : Noël tzigane, comme toujours génial, et les Bovet, indépassable sommet de la musique chorale et souvenirs d'un temps déjà enneigé où marraine chantait sous le sapin Le Noël des bergers sans pères Noël clignotants et sans bling-bling, juste une clochette, ding dong, une houlette, un pipeau... | |
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