|
| Histoire
28 décembre 2009 : Joseph A. Massad, La persistance de la question palestinienne (posté le 28/12/2009 à 20:13) |
Les Juifs israëliens sont antisémites. La thèse est osée, mais assez convaincante. Le sionisme, d'après Massad, duplique l'antisémitisme européen en Orient. Les Palestiniens sont les nouveaux Juifs, et le racisme d'Etat, en Israël, est le descendant des racismes coloniaux européens. Israël est en effet le dernier pays colonisateur, et les Arabes y sont considérés comme des citoyens de seconde zone. On pourrait objecter à cela qu'il n'est plus question de races, que Juifs et Palestiniens sont des "sémites" ou des "abrahamiques", mais voilà, le sémitisme et l'antisémitisme, pour Massad, ça revient au même, c'est définir le voisin comme autre. Bref, la lutte palestinienne, la "résistance", est pleinement justifiée, et Israël n'a pas lieu d'être. Des intellectuels israëliens prouveront sans doute le contraire de manière aussi convaincante. On en mourra. | |
27 juillet 2009 : Emmanuel Todd, Après l'empire, Essai sur la décomposition du système américain (posté le 27/07/2009 à 12:47) |
Le grand méchant loup américain ne serait donc qu'un prédateur disneylandais, du moins sur le plan militaire. Son système économique serait dépendant, non seulement en ce qui concerne le pétrole, de l'extérieur, les Etats-Unis n'étant plus que consommateurs, leur économie ayant perdu très largement sa capacité de production. De là peut-être viennent les bulles financières, l'économie irréelle des profits de vent qui mettent le monde en crise. Le bouquin date de 2002, au coeur de l'ère Bush, carricature d'une puissance mensongère qui décrédibilise une grande nation aux yeux du monde entier et qui rend facile l'analyse de Todd sur la chute de l'universalisme aux USA, la théâtralisation de conflits avec des nains parce qu'on ne peut plus s'attaquer aux vraies puissances militaires (la Russie), la méfiance grandissante en Europe ou au Japon. Alors que nous sommes entrés dans l'ère Obama depuis quelques petits mois, les choses ont-elles fondamentalement changé, au point de rendre caduque l'analyse d'Emmanuel Todd ? Sans doute est-il trop tôt pour répondre, mais il semble qu'Obama, en revenant à une politique plus multilattérale ou en renouant contact avec la Russie, prend acte de la perte de puissance des USA. En déplaçant le théâtre militaire d'Irak en Afghanistan, que fait-il ? Peut-être déplace-t-il les troupes vers un vrai lieu-clé, sans doute continue-t-il, tout en faisant mine de se démarquer de Satan Bush, sa politique d'attaque militaire de nains. La politique d'Obama est certainement plus complexe que celle de son prédécesseur, plus intelligente, espèrons-le, mais l'Amérique est toujours la sangsue du monde sur le plan économique. La crise mondiale est née de sa faiblesse cachée et du complexe d'infériorité du reste du monde, particulièrement de l'Europe, qui se complait dans des guéguerres internes au moment ou l'occasion lui est donnée de retrouver sa puissance perdue. La prise de conscience se fera sans doute lors de la prochaine crise. | |
2 juillet 2009 : Vladimir Fédorovski, Le Fantôme de Staline (posté le 02/07/2009 à 18:49) |
Ivan le Terrible, Staline, Poutine, même combat ? La thèse défendue par ce petit livre me semble un peu simpliste, l'auteur abusant un peu trop du qualificatif "tzar rouge" et faisant tout pour rapprocher des pouvoirs autocratiques de nature me semble-t-il assez différente. Néanmoins, Fédorovski a le mérite de donner à l'histoire russe une certaine unité, de mettre l'accent sur quelques données essentielles et immuables comme l'impérialisme ou le contrôle de la population par la violence, même s'il me semble que ce contrôle, sous Staline, a atteint un sommet qui relativise (mais relativiser est dangereux) les tendances autoritaires du pouvoir actuel. Il serait intéressant maintenant (et par hasard le dernier numéro du magazine L'Histoire que je m'apprête à lire s'intitule La Russie, d'Ivan le Terrible à Poutine) d'observer non les continuités de l'histoire russe mais ses ruptures, de se demander ce qui fait la spécificité du système stalinien ou de l'autocratie poutinienne. Retenons néanmoins une qualité à ce livre un peu fouilli, c'est le détour par Pasternak, la vie d'un homme presque libre dans la prison stalinienne, la séduction opérée sur lui par le petit père des peuples puis la lente descente aux enfers d'un homme, comme tous à cette époque, dont le destin était suspendu au bon vouloir d'un tyran paranoïaque. | |
1er juin 2009 : George L. Mosse, De la Grande Guerre au totalitarisme, la brutalisation des sociétés européennes (posté le 01/06/2009 à 17:39) |
Comment a-t-on pu, 20 ans après, recommencer en pire ? Voilà la question qui sous-tend ce livre. La réponse repose sur la notion de mythe. Le XIXème siècle et la Première guerre mondiale ont mis en place ce que Mosse appelle le "mythe de la guerre", qui repose sur l'engagement volontaire, héroïque et viril des soldats pour leur patrie et sur le culte voué à ceux-ci à travers les cimetières, monuments aux morts et autres tombes du soldat inconnu. Le mythe nie la réalité, la reconstruit pour la rendre acceptable. L'horreur des tranchées est passée sous silence. L'effroyable modernité de la guerre totale laisse la place à une vision médiévale du combat chevaleresque. La guerre est à la fois sacralisée et banalisée. Les soldats deviennent presque des dieux tout en devenant les jouets des petits enfants. Après 14-18, le mythe gagne. Les anciens combattants sont pris de nostalgie. Les valeurs de la République défaitiste de Weimar ne sont pas les leurs, la force, la virilité, la camaraderie, qui ne peuvent vivre que dans et par la guerre, cette guerre dont les Allemands, car c'est en Allemagne que le mythe est le plus fort, ne reconnaissent pas la défaite. Le seul moyen de les faire revivre, c'est la revanche, la guerre totale recommencée et incarnée par le nazisme. Pour faire tomber le mythe, il faudra 39-45, la Shoah et la bombe atomique. L'on se rendra compte alors, si tard, que l'on s'était battu pour du vent, et le mythe s'effondrera. Les soldats ne seront plus des saints. Les victimes prendront le dessus. L'idéal de virilité cèdera sa place à des valeurs plus pacifistes et féminines, celles qui dominent encore le monde d'aujourd'hui, fort heureusement. | |
26 février 2009 : Marc Ferro, La Grande Guerre, 1914-1918 (posté le 27/02/2009 à 15:42) |
L'entrée dans les détails effraie. Dès le départ, c'est compliqué. Le jeu des alliances et la diplomatie de dominos monte une guerre en épingle, parce qu'il était établi dans la tête de tous que guerre il devait y avoir. On croit que ce sera court et on est désemparé lorsque l'on se rend compte qu'on se trompe. Et on continue, on massacre sans voir l'ennemi, on fabrique de la propagande, on arrête de penser pour continuer. La guerre dure. Pour rien, pour aucune avancée, les morts se comptent par millions, les armes se perfectionnent. On tue de mieux en mieux et on continue. Le mystère de la Première Guerre mondiale, c'est sa durée. Comment se fait-il qu'on n'ait pas arrêté, sinon, pour souligner l'absurde, lors de trêves de Noël incongrues ? On campe sur ses idées, sa nation, son bout de terre détruite. Tout se tend vers la guerre, l'économie, l'art, tout. Bien sûr, au bout d'un moment, d'un long moment, trop c'est trop. Quelques mutineries éclatent, sans effet. Des grèves ont lieu, sans effet. La guerre durera. Soudain, une Révolution en Russie, pourquoi si tard ? Les Américains débarquent en sauveurs. Ils seront les seuls vainqueurs de ce chant du cygne d'une Europe qui ne sait pas encore que le pire est à venir. Mais peut-on dire que 39-45 est pire que 14-18 ? La question n'a pas de sens. Les deux guerres n'en forment qu'une. Versailles prend la revanche de 1870 mais les Allemands ne se sentent pas vaincus. Un caporal s'énerve. | |
19 janvier 2009 : Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, La Grande Guerre, 1914-1918 (posté le 19/01/2009 à 20:52) |
Demain, leçon-épreuve, faire travailler les élèves sur les armes pendant la Première Guerre mondiale, leur demander si l'on peut parler de progrès à ce sujet. Encore une fois ce sentiment que cela biaise tout. Se poser des questions de didactique, trouver de quoi faire des travaux de groupes, penser à la note que me donneront deux ou trois "experts", tout cela semble bien anecdotique à côté de ce qu'a vraiment été la Première Guerre mondiale, cette boucherie inimaginable, près de 2000 morts par jour, des conditions atroces dans les tranchées, la guerre partout, jusque dans les têtes, l'entêtement incroyable de ces soldats qui ont bravé le pire pendant plus de quatre ans sous un prétexte fallacieux, ce petit assassinat qui ne gênait pas trop l'Empereur d'Autriche-Hongrie lui-même et qui n'était même pas ordonné par la Serbie ; tout ça pour aboutir à une paix au goût de revanche, à l'humiliation des même pas vaincus, à la Révolution rouge sang, à la haine empirée, à Hitler frustré. La liste peut se poursuivre longtemps, comme s'est poursuivie l'onde de choc. On s'est battu à ce point impensable au nom de la Civilisation. Celle-ci s'est échappée pour longtemps. Demain, faire comprendre que le progrès militaire et technologique est aux antipodes du progrès humain durant cette naissance aux forceps d'un vingtième siècle qui n'aura rien compris à son origine et qui, comble de l'absurde, recommencera vingt ans après, en pire. | |
6 février 2008 : Xavier Walter, Petite histoire de la Chine (posté le 27/12/2008 à 11:28) |
L'histoire de la Chine peut-elle être petite ? Constatons que non. Ce modeste livre ouvre un chantier. Il montre surtout que je ne connais rien de l'histoire de ce pays, une vieille histoire pleine de dynasties, de guerres, d'empereurs aux noms déjà oubliés, de sages plus ou moins confucéens, d'arts plus ou moins décoratifs. En sais-je plus à sa sortie ? Peu. Quelques éléments sont clarifiés, ou presque. Le reste demeure flou. Les noms chinois sont impossible à retenir. Je confonds déjà tout. Il faudrait (il faudra mais je commence à avoir envie de m'éloigner de la Chine) rouvrir le chantier, époque par époque, dynastie pas dynastie, pensée par pensée. Il faudrait regarder des cartes. Pas le temps, pas au programme, on a déjà tant de peine à embrasser l'histoire européenne. La Chine demeurera pour moi (et pour l'Occident) encore longtemps un monde inconnu, fantasmé. On sait qu'on a tord de n'y rien connaître, que la Chine est notre maître de demain (peut-être, méfions-nous des prophètes) et qu'il n'y aura de vraie mondialisation que si les cultures se mettent à penser ensemble leur histoire, on s'arrête, épuisé d'avance par l'ampleur de la tâche. Je reviendrai à la Chine. J'y retournerai parce qu'on ne peut connaître un lieu que de l'intérieur. | |
11 septembre 2007 : Jacques Le Goff, Pour un autre Moyen Âge (posté le 24/12/2008 à 18:32) |
Quel est-il, cet autre Moyen Âge ? Je suis bien emprunté pour répondre à cette question, tant la lecture de ces articles m'a démontré la minceur de mes connaissances en la matière. Il me manque le point de comparaison, la vision traditionnelle du Moyen Âge m'étant tout aussi étrangère que cette vision renouvelée, moins chronologique, s'attachant à l'histoire des mentalité ou à une forme d'ethnologie historique souvent intéressante mais dont je perçois avec difficulté les enjeux. Quelques articles méritent l'attention. La question du rapport entre temps et travail montre, par l'analyse du rôle des cloches, un détachement progressif de l'église et de la ville. La question de la valeur accordée aux diverses professions montre que la valeur travail, si banale ("naturelle") aujourd'hui, a mis beaucoup de temps à s'imposer, que le haut Moyen Âge l'a méprisé. La question du rapport entre culture cléricale et traditions folkloriques montre que l'emprise de l'Eglise sur la société médiévale ne s'est pas faite en un jour, qu'il existe, à la fin de l'antiquité, un retour à des sociétés "primitives", à un fond de croyances dans les forces de la nature que le christianisme met du temps à récupérer. La question du rituel de la vassalité montre que la société médiévale n'est pas simplement inégale, qu'un vassal n'est pas simplement inférieur à son suzerain, mais que le lien qui les unit, par les symboles qu'il convoque, est d'ordre familial, à la fois hiérarchique et égalitaire. Bref, pas mal de lieux communs tombent en ruine. Que me manque-t-il, alors ? Sans doute une continuité, une vision plus globale de ce monde médiéval dont nous sommes nés et qui nous est si étranger. J'aurais aimé lire ici une Histoire du Moyen Âge. Je la lirai ailleurs, en ayant à l'esprit les fines analyses de Jacques Le Goff, un peu trop fines pour l'inculte que je suis, alors même que je m'apprête à enseigner l'Histoire. | |
28 mai 2007 : Verena von der Heyden-Rynsch, La passion de séduire, Une histoire de la galanterie en Europe (posté le 24/12/2008 à 14:07) |
"Une histoire"? Tu y vas un peu fort, Verena. Une galerie de portraits sympathiques, des vies qui ont en commun le libertinage, l'infidélité et bien entendu le plaisir, des personnages hauts en couleur, dont bien sûr celui que je viens de quitter trop tôt à cause d'une mauvaise édition de ses mémoires, Casanova le jouisseur heureux. Qui d'autres, quelles pistes à suivre ? Ninon de Lenclos, les mazarinettes, le Prince de Ligne, le duc de Richelieu, Oscar Wilde ou encore Sacha Guitry, vies de bâtons de chaises, dans lesquels le vieillissement est une horreur s'il n'est nié par ces vieux beaux qui se foutent du ridicule qu'est devenu subrepticement leur prestige d'antan. La passion de séduire a pourtant une histoire, même si ce texte n'en rend pas assez clairement compte. Elle a un modèle, Le Courtisan de Castiglione, une préhistoire, l'amour courtois et Aliénor d'Aquitaine, un âge d'or, le dix-huitième siècle, un représentant idéal, Casanova, puis une décadence, dès le dix-neuvième, où les élégants ne cherchent plus qu'à se séduire eux-mêmes, le dandysme supplantant la galanterie au moment où le monde anglo-saxon, hypocritement puritain, commence à écraser le monde français, lumineusement galant, monde de salons où les femmes mènent le jeu, car la galanterie, c'est d'abord un jeu et les galants sont souvent, à l'exemple de Casanova, de grands joueurs. Un jeu dangereux où la défaire est interdite. Encore une dimension soulevée par le livre, toujours sans être pensée, la dimension politique de la galanterie. Les galants de tous les âges se ressemblent dans leur comportement. Ils sont papillons. Ce qui change, c'est le milieu dans lequel ils évoluent. L'âge d'or de la galanterie, c'est la galanterie au pouvoir, Louis XV, ses maîtresses officielles et une cour qui n'a pas grand chose d'autre à faire que l'amour. La décadence de la galanterie, c'est son entrée en clandestinité, le moment où elle devient un acte de rébellion politique, sous la chape de plomb de l'Angleterre victorienne, au coeur de ce dix-neuvième siècle moraliste qui demeure hélas notre référence. | |
10 mars 2007 : André Kaspi, La deuxième guerre mondiale, chronologie commentée (posté le 23/12/2008 à 21:05) |
Deux jours avant l'examen, voici venu le bilan de cette étude de la deuxième guerre mondiale et plus particulièrement des phénomènes de collaboration, de résistance et d'accommodation au nazisme. Au delà des mille événements retracés dans ce livre que l'on lit presque comme un roman (hélas), que m'a apporté cette étude ? Bien sûr, tout cela est bien complexe. L'anathème et l'éloge sont à la fois impossibles et nécessaires. Le manichéisme, la lutte des gentils (pas si gentils, bien sûr) contre les méchants (là, par contre, le mot semble bien dérisoire devant l'ampleur inouïe des crimes des nazis et de leurs alliés), est une tentation. Y succomber semble à la fois inévitable et dangereux. Hitler ne peut devenir, quand on lit la longue liste des horreurs qui sont commises en son nom et sous son autorité, que ce personnage mythologique qu'il est devenu aujourd'hui, sorte d'incarnation terrestre de Satan, comme s'il était la preuve que les forces antagonistes que l'on rejetaient hier dans quelque arrière-monde avaient pris pied dans notre monde même. Un cycle est terminé. Les hommes, chassés du paradis terrestre, se retrouvent, à la fin d'une histoire (car l'histoire d'après Auschwitz est une autre histoire, peut-être, je ne sais pas laquelle, ne jurons jamais de rien en histoire), dans l'enfer terrestre. 1939-1945, une rupture ? Tout à coup, je me rends compte que non, que bon nombre de nos contemporains sont passés par là, qu'ils ont passé entre les mailles du filet, qu'ils ont continué leur vie comme avant, comme si de rien n'était. 28 octobre 1944 : "armistice sovieto-bulgare". Grand-maman (les pommes de terres si délicieuses, l'énergie insatiable, le dîner à onze heures et demie, les raisinets, Montagny-la-Ville) fête ses 18 ans. Je suis en Suisse. La guerre nous a apparemment épargné. Vraiment ? Le danger pour nous, humains du début du vingt-et-unième siècle, c'est de faire comme si rien ne s'était passé, ici, à deux pas de nous, c'est de penser comme avant, c'est de faire de l'histoire un mythe (le réduit national du bon général Guisan, alors qu'on tamponnait des J sur certains passeports). Le monde a-t-il été dénazifié ? Oui, bien sûr. Qui, aujourd'hui, à part quelques groupes marginaux, aurait la folie de faire l'éloge d'un système politique que, quelques décennies auparavant (c'est-à-dire rien, qu'est-ce qu'une décennie dans l'histoire du monde ?), l'on tolérait même si on se disait que, quand même, ce Hitler, il exagérait un peu ? Personne, bien sûr, mais la pensée nazie, les réflexes racistes, les outrances nationalistes, les hiérarchisations arbitraires, en sommes-nous (en suis-je ? ne surtout pas faire la leçon aux autres, je ne sais pas si je me serais engagé dans la résistance, à l'époque, et il m'est impossible de le savoir) débarrassés ? Il importe donc d'étudier l'histoire, l'histoire de cette époque-clé en particulier, dans sa complexité, en tentant de toucher au plus près de ce que l'on pourrait appeler la "vérité d'une époque", sans jamais conclure définitivement mais en ayant toujours une question à l'esprit sans laquelle l'étude de l'histoire n'a aucun sens : que me disent les événements et leurs contextes historiques sur le monde d'aujourd'hui, sur l'homme et sur moi-même ? Répondre à la question est évidemment impossible, car tout se complexifie chaque jour un peu plus, mais l'histoire pour l'histoire, comme l'art pour l'art, n'a aucun intérêt. Il fait beau, la paix règne sur l'Europe (à peu près, car la paix n'est rien d'autre que la capacité de régir les conflits, de les rendre moins violents), à quoi bon se casser la nénette sur des horreurs d'un autre âge (les 18 ans de grand-maman) ? Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux vivre dans le présent ? Sauf que, vivre sans la connaissance de l'histoire, ça n'est pas vivre dans le présent, c'est vivre hors du temps et se condamner, tout en condamnant l'humanité, à stagner, à reproduire ce que notre force brutale nous permet de faire, contre l'avis de notre raison et de nos sentiments les plus nobles, qui ont besoin, sans cesse, et c'est pour ça qu'étudier l'histoire et la philosophie, ça va de paire, de se renforcer afin que nous ne cédions pas à cette partie de nous qui se nomme désormais Adolf Hitler. | |
Supprimer les publicités sur ce site pendant 1 an
|