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          | Spectacles

3 décembre 2011 : Fribourg, Eglise Saint-Michel, prestation de l'Ensemble vocal Chorège ( dir. Fabien Volery) dans les cadre des concerts de la Saint-Nicolas (posté le 04/12/2011 à 15:44)

Chanter pour Saint Nicolas, sous le regard des anges joufflus de Saint-Michel, impressionne un peu. Verges ou mandarines ? Sur l'astre blanc (sous, Fabien fait la grimace), nous recevons les cadeaux des rois et du public chaleureux. Je tremble un peu (ai-je été bien sage cette année?) avant mon solo, mais, consolé par les vagues mornes glissant des brouillards de la mer, j'arrive à bon port, au pied de la crèche, où l'âne, cocace comme un chanteur de Chorège au café noir, chante hi-han alléluia.

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27 novembre 2011 : Bistrot des Arbognes, concert d'automne de la Concorde de Montagny-Cousset (dir. Jacques Aeby) et des Gais Minois de Domdidier (dir. Margot Corminboeuf) (posté le 28/11/2011 à 06:51)

Quand les bouts de chou montent sur la scène, ils ne paient pas de mine, puis ils se mettent à chanter, juste, simplement, les yeux rivés sur une cheffe aux gestes délicats. Une pincée de tendresse dans une chanson douce que me chantait ma maman est bousculée par un petit papa Noël rythmé qui emmène ses rennes et ses cadeaux dans les îles, sous les tropiques, pour donner un peu de chaleur à la cramine des Arbognes. Nous arrivons avec plus de fracas, et, en tout cas pour moi, avec plus de tracas (et de trac : ma prof me surveille...). Les jeux du cirque d'Aventicum sont ouverts en grande pompe, avant qu'un lyrique Christophe (Kiki pour les intimes) ne chantent la mélancolie d'une veuve joyeuse, que mes doubles croches écorchent un peu. Puis Barbe-bleue sert le champagne, suivi de mon oncle, à vélo, guilleret, poursuivi par la panthère rose de Noël. Les enfants remontent sur scène. Ils se font rois, puis redeviennent des anges, les mêmes qu'hier soir, ceux de nos campagnes, si beaux, si simples, si touchants, qui un peu plus tard, seront à nouveau diablotins qui hurlent sur la scène.

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26 novembre 2011 : Eglise de Ressudens, concert de l'Ensemble vocal Chorège (dir. Fabien Volery), avec Elisa Francey (flûte) et Pascal Zweilin (orgue) (posté le 28/11/2011 à 06:36)

Le plaisir de retrouver les vieilles pierres de Ressudens réchauffe le coeur embrouillardé. Ma petite soeur installe l'atmosphère apaisante d'un Noël tendre, entre berceuses et soirs qui tombent. Soudain, ça se réveille, fête des bergers quand les clapotis s'en vont et que la jambe ne fait plus mal (pan, patapan), puis la dame berce l'enfant, réveillé une nouvelle fois par les hi han de l'âne qui souffle trop fort au moment où les Tziganes (un peu trop bas la première fois) jouent violons. Les rois mages, avec une Cécile bondissante au tambourin, viennent apporter leurs présents, et les anges chantent, pour inviter un public ravi au vin chaud, nos campagnes où s'espère la petite flamme d'un Noël simple, populaire, chantant et heureux.

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18-19 novembre 2011 : Aumont, Salle communale, création ori-géniale pour le petit choeur Les Moussaissons (dir. Francis Volery) : Le Petchi (musique : Francis Volery; texte : Vincent Francey) (posté le 20/11/2011 à 18:56)

C'était dans ma tête. C'est sur scène. Etrange sensation. Les mots de maman qui force à ranger la chambre dits par une autre maman, l'enfant qui pleure, qui regarde, ébloui et mélancolique, par la fenêtre, puis l'aventure, l'imagination, la lecture, le rêve, un marin déboussolé (Christian prend certaines libertés avec mes mots, mais toujours dans l'esprit du texte, liberté nécessaire au petchi), des monstres gentils, Ramon Cordoba Mendez y Coraçon, non, Diego de la Vega y Soupalognion y Crouton, non, le capitaine Corsario du Frutti di Marre, je m'embrouille, un joyeux petchi d'aventures marines, Ulysse et le monstre du Loch Ness, Nemo et Polyphème, un trésor, une chambre rangée par miracle et, pour finir de la façon la plus bracaillonne possible, un hymne au petchi qui fera grincer les dents des mamans-tyrans, car le petchi, c'est la vie, et le foutoir, c'est l'espoir; tu ne sais pas où, bien caché, il y a toujours de quoi rêver. Bien sûr, arrivé à bon port, mille merci s'envolent vers ceux qui ont donné vie à mes délires désordonnés, à Francis, à Christian, à tous les Volery d'Aumont ou presque. Donner corps aux mots, les confier aux enfants pour qu'ils en fassent un trésor comme ce spectacle, que demander de plus ? Merci, braves moussaillons, quelle joie ce fut de vous entendre chanter mes bordéliques idées ! A l'aventure ! A l'abordage ! oh hisse et ho ! vous avez su vous jeter à l'eau !

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13 novembre 2011 : Payerne, Salle du Beaulieu, Concert de l'Ensemble d'harmonie de la Broye (dir. Eloi Fellay) : Les Héros (posté le 14/11/2011 à 19:36)

La pimpante formation, crème de la crème de  la musique instrumentale broyarde, réussit brillamment sa deuxième sortie, héroïque. Les héros musicaux se succèdent en fanfare ou en douceur. La flûtiste (tiens, elle a le même nom de famille que moi...) mime à merveille le gazouilli des zozios avant que Tom Sawyer et sa bande de gais lurons ne déboulent en trombe (ou en trombones) et en espiègleries (ou en clarinetteries), Joe l'indien, plus meurtrier que jamais étant accompagné par les tonitruants coups de symbales d'Anzi (au fait, comment ça s'écrit ?). Les indestructibles, impressionnants, et Tintin, tintinabulant, ouvrent la voie, dans un déluges de notes parfaitement maîtrisées, à un Batman qui sauve un monde qui n'en avait pourtant pas besoin. Un homme-araignée vient virevolter quelques instants, puis l'univers sonore des héros, trop tôt, se referme, pour que s'ouvre celui des zéros. Au fait, c'est quoi, le résultat des élections ?

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5 novembre 2011 : Givisiez, Théâtre des Osses, Monsieur Bonhomme et les incendiaires (Max Frisch) (posté le 06/11/2011 à 11:24)

Monsieur Bonhomme, petit bourgeois, tient à son confort. Certes, il y a les incendiaires qui rôdent, et il faudrait tous les pendre, mais ce n'est pas une raison pour voir le mal partout et quitter sa petite vie douillette. Un type frappe à la porte, du genre costaud, envahissant mais faisant appel à la charité en évoquant son enfance malheureuse. Monsieur Bonhomme, méfiant, finit par l'accueillir. Ce n'est pas chez lui que viendraient les incendiaires. Les pompiers sont là, choeur antique qui annonce le malheur tout en protégeant la cité. L'homme, le goulu Goulot, s'installe. Son complice le rejoint et entrepose les bidons d'essence dans le grenier. Bonhomme voit bien tout cela, mais il a de l'humour, il fait comme si c'était une plaisanterie, pour ne pas effrayé sa femme, cardiaque. Un philosophe, sans rien empêcher, se désolidarise, tandis que les incendiaires disent, sans chichi, ce qu'ils vont faire. Bonhomme laisse faire. Il croit toujours pouvoir empêcher le pire. Un coq au vin est son dernier espoir. La soirée est arrosée. La confiance est établie. Il donne les alumettes pour le feu d'artifice. Absurde ? Les malheur, on le sait bien, n'arrive qu'aux autres. Nous sommes plus malins... Les autres maisons brûlent avant la nôtre. On croit jusqu'au bout qu'on sera épargné. C'est qu'on n'a rien fait de mal. On a juste hébergé des incendiaires. On a juste laissé faire, parce que l'on préfère, disent les pompiers, le malheur au changement.

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29 octobre 2011 : Fribourg, La Spirale, Concert d'Opus 5 et de l'octuor Contretemps (posté le 30/10/2011 à 09:56)

Dans la cave voutée, les cuivres bleuissent leurs notes. Le messie s'armstronguise, et la panthère rosit. Du brillant et une pincée de vague à l'âme envahissent l'auditeur ravi, qui sirote sa barberousse. Le tuba se fait léger quand la trompette s'envole, et le trombone chante l'Ecosse, balade lointaine du temps où, dans les brumes, au son du cor, il était temps de mourir. Puis, à contretemps, l'octuor vocal dérange à la perfection quelques tubes romantiques, ramenant Roméo et Juliette devant la loi implacable du micro-onde, et rappelant en allemand que l'amour le plus universel demeure celui de l'argent. La basse, impressionante, se fait contrebasse, et l'on oublie presque que tout ce que l'on entend est purement vocal. Les gendarmes de Saint-Tropez interviennent fort à propos pour laisser aux chanteurs et aux musiciens le plaisir de donner au jazz leurs pieds pour taper son tempo, et à la java leurs mains pour le bas de son dos.

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7 octobre 2011 : Granges-Marnand, Salle Sous-Bosset, Concert de l'ensemble vocal Chorège (dir. Fabien Volery) et du groupe d'accordéonistes Crescendo (posté le 08/10/2011 à 20:11)

Mélange d'ancien et de nouveau, revoici le célèbre concert membres-amis de Chorège, son ambiance feutrée, les belles décorations d'Irène, le dilemme du noeud-papillon, et les chants connus, un petit Rhône qui danse, un adieu au beau pays, une immortelle indémodable. Pourtant, presque tout est nouveau, le chef, dont le baptême du feu est réussi, le président, dont le discours inaugural est fleuve, les invités, un groupe d'accordéonnistes tantôt swinguant tantôt valsant, les vol-au-vents, excellents, la danse tribale des bergers aniviards, un peu boitante sur la fin, et le petit tour à dos de cheval, d'éléphant et de dromadaire sur un carrousel qui tourne encore dans nos têtes joyeuses d'avoir bien chanté.

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5 octobre 2011 : Fribourg, Uni Miséricorde, Sunset Boulevard (réal. Billy Wilder) (posté le 06/10/2011 à 11:48)

Un âge d'or au carré. Une star déchue du cinéma muet, seule dans une immense maison vide, bourrée de souvenirs, prend dans ses filets un scénariste peu inspiré. Le cinéma filme le cinéma, l'étoile déchue se revoit au temps de la gloire, capricieuse et, parce que bien sûr tout est illusion, faux-semblant, décor de carton-pâte, ombres chinoises, pellicule usée, pathétique, parce que rien, sinon l'illusion, ne revient. Un majordome, ancien mari encore aimant, garde l'étoile dans sa bulle, joue de l'orgue avec des gants et envoie des lettres d'amour de fans imaginaires. Il esquisse chez le spectateur un sourire, dans un univers qui ne tombe jamais dans le piège du réalisme tragique, qui met toujours tout à distance parce que tout n'est, au cinéma et dans la vie, qu'affaire de point de vue, de scénarios échaffaudés, de répliques jouées juste ou faux. La star descend l'escalier, sous l'oeil des caméras, revenue à la vie, heureuse. Dans la piscine git le scénariste assassiné. La police embarque un rêve inachevé.

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25 septembre 2011 : Fribourg, Le Phénix, Oeuvres de Charles Koechlin, George Gersshwin et Igor Stravinski par Aline Glasson (flûte), Sarah Chardonnens (clarinette), Ryoko Torii et ? (bassons), Didier Conus, Jean-Marc Bulliard (trompettes), Lucas Francey et Philippe Jolliet (trombones) (posté le 25/09/2011 à 15:16)

Le son des bois qui s'entremêlent dans Koechlin, avant la champêtre chevauchée finale, réveille l'oreille charmée, qui, dans l'octuor de Stravinski, s'amuse aux ping-pong des instruments et des rythmes qui font fi d'un dies irae joyeux, puis tendu, puis sombre. Qu'y a-t-il de si attendrissant dans le son des bois ? La flûte a ce voile de fragilité qui manque à la trompette, cette féminité du murmure et du babillage, cette timidité surmontée, et la clarinette a la gravité de la nuit quand les autres sont au soleil. Le basson rigole ou tisse un sombre tapis, et là-dessus la trompette chante, à gorge déployé ou comme un amoureux sous la douche, accompagné d'un trombone mélancolique ou espiègle qui donne, à ce méli-mélo de sons soufflés, la rondeur qui lui manquait encore. Tout se termine dans le brillant du jazz, qualité pur cuivre, swing un peu retenu qui nous souhaite bon appétit, après la caresse si bienfaisante des oreilles, lavées des grosses machines à tube qui hier soir encore, au fond d'un bar enfumé, les martyrisaient.

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